Combler de gros trous

Sur un feuillu ( à l'exception des buis, prunus mahaleb et mume, olivier, j'en oublie surement) les cicatrices ne sont pas bien vu.

 

Pourquoi ? 

Parce qu'un feuillu c'est féminin, et au Japon, les bonsaï féminins comme les femmes, n'ont pas de cicatrices... sic.

 

S'il m'arrive très fréquemment de faire  abstraction de cette habitude Japonaise, notamment sur mes aubépines, je vous propose deux solutions pour "réparer" deux érables.

  

Méthodes pour refermer des trous conséquents :

  

Combler le trou.

Le premier cas est un gros burger  formé au Japon, à première vue, par clip and grow. Il en résulte un trou assez énorme. 

De si grosses blessures, en pot, et même sur des espèces dites "poussantes" ne se referment pas et bien souvent, à cause de nos arrosages, le bois pourri dessous... 

Dans un premier temps, j'ai mis cet arbre à l'abri du gel et de la pluie pour l'hiver. Je dois donc l'arroser pour conserver une minimum d'humidité dans la motte. L'arrosant à l'arrosoir durant l'hiver, je vise pour ne pas verser d'eau dans la plaie, retire le bois pourri dans la plaie, ici à l'aide d'un ciseau à bois puis d'un tournevis. 

Une fois la plaie sèche, j'utilise une petite seringue et son aiguille (origine véto) pour apporter une quantité minime de xylophène  sur le bois mort de cette plaie, l'aiguille permet de viser ( à contrario d'un pinceau, même fin et donc de n'utiliser qu'une très petite quantité, évite aussi que des gouttes ne tombent où elles ne doivent pas... ). 

Dans cette plaie profonde et longue d'un doigt, j'apporterais moins de 2ml de ce produit.

De la même manière j'attends que le produit sèche. 

Le lendemain, un coup de tournevis dans la plaie permet de faire sauter encore quelques petits bouts de bois mort. 

Ensuite, j'ai utilisé un mastique époxy à malaxer avant d'appliquer. 

Pour remplir la cavité, j'utiliserais 24 gr de cette pâte. (respecter les précautions d'emploie et notamment les gants.) Sur cette photo, le remplissage est en cours.   

La prochaine étape sera au réveil de l'arbre, faire une légère incision au niveau de cette "prothèse" pour que le mécanisme de cicatrisation  s'active.

Le cal de cicatrisation pourra ( ou devra ) être réactivé chaque année. Les lèvres pousseront donc plus rapidement sur cette surface lisse et dure. 

Il y a quelques décennies, certaines personnes utilisaient du béton pour remplir les cavités des "vrais" arbres. La plaie se refermait et le jours où le successeur y mettait une tronçonneuse, ben c'était la catastrophe... 

Les résines actuelles seront moins problématiques pour les outils des bonsaïkas en cas d'oublis... 

Pour accélérer encore la fermeture de la blessure, du scotch autocollant aluminium pourrait être mis sur la blessure. La chaleur et la relative humidité sont de bons stimulants.

La dernière chose qui accélère la fermeture, c'est la présence d'un tire séve (une branche laissée à pousser) à côté de la cicatrice. 

 

 

Autre  problématique, trou dans le racinaire.

C'est ici un érable champêtre récemment travaillé en vu de devenir un jour bonsaï.

Installé depuis 1 an en pot, il est travaillé mais se pose le soucis d'une lacune au niveau du racinaire.    

Répondant très bien aux travaux et avec une bonne pousse, l'hiver suivant je décide de rectifier cette "erreur".

Note : Sur le très long terme, ce trou, naturellement, par le grossissement des racines actuelles, aurait  pu se fermer, j'essaie juste de gagner du temps

Sur la photo suivante, il y a donc l'arbre en pot, des jeunes plants de la même espèces, un cutter et du raphia.

Dans un premier, présenter le jeune plant à l'endroit où il doit être incruster. 

 

Ensuite, une incision sur chaque partie (arbre et jeune plant). La partie aérienne du jeune plant est derrière le tronc, donc pas visible sur les photos.

 

Repositionner le tout et fixer fermement avec le raphia (flèche rouge).

Ensuite, je recouvre de substrat (flèche bleu) et protège avec un filet maintenu par des agrafes de fil d'aluminium. 

 

Comme pour la méthode précédente, il faut laisser tiger (ici le jeune plant) un à deux ans avant de couper la partie qui dépasse du racinaire et après vérification de la soudure des cambiums. La séparation de la partie aérienne peut se fair en plusieurs temps. J'y reviendrais quand je l'aurais fait...

Photo de l'arrière de l'arbre, au mois d'avril, ce que je tiens dans ma main est le plant  incrusté. Il est ensuite ligaturé pour que la pousse se fasse à la verticale, ainsi la pousse sera plus forte (donc plus de force, donc plus de chance que la soudure se fasse rapidement). 

 

 

 

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