Dans le passé

Dans le passé. 

Mon "enseignant" a arrêté le bonsaï.

Curieux de pouvoir "arrêter", ça fait un peu détox de drogue dure ? En tout cas, tous ces arbres ont été vendus ou distribués à d' anciens élèves.

J'en ai reçu. 

Ce pourrait être Noël avant l'heure, vu la période, mais c'est aussi (et surtout) la responsabilité que l'on prend. 

La responsabilité, un bonsaïka, qui plus est, lorsqu'il arrache un arbre à la terre, il la sait, il la connaît, il est pleinement conscient (normalement) de l'obligation de survie de cet être vivant. Recevoir un arbre en cadeau, qu'il soit abouti ou non, la responsabilité est d'autant plus grande. Additionné au  devoir de perpétuer la mémoire. 

Dans mon cas, l'héritage qu'avait reçu le copain Jacques F. suite au décès de Michel Sacal et par ricochet, une petite partie des arbres que j'ai sur mes étagères, la responsabilité je me disais que c'était très facile à endosser et que quelques arbres de plus ne feraient pas la différence. 

Dans le cas des arbres de Sacal, les plus jolis, en tout cas, aboutis, avaient été dispersés auprès des personnes influentes du club de Michel Sacal, donc à fortiori, je pense que Jacques F. n'était pas mal vu... Le truc c'est que cet héritage, je ne l'ai pas eu en direct et que je ne connaissais pas Sacal... 

"L'enseignant" est bien là, toujours l'oeil affuté et rigoureux. Idem pour ces autres élèves...

Dans la quantité de choses que j'ai reçu, une bibliothèque complète d'ouvrages et revues. Quel plaisir de pouvoir ouvrir un livre, de prendre le temps de le lire, de décrypter.

Curieux pour un gars qui écrit pour (ne pas être lu ?) le monde virtuel. 

 

Plaisir également de repartir dans le passé,  20 ans en arrière. 

Curieux de voir comment les arbres et les modes ont déjà pu évoluer, que ceux qui me faisaient rêver, hier,  je peux les regarder bien différemment ... Qu'à l'époque où je feuilletais ces revues dans des librairies, à l'arrache, je ne comprenais pas leurs constructions, que je n'avais que le rêve, qu'une image.

Les paillettes que j'avais dans les yeux ont perdu un peu de leurs éclats, mais la passion n'est pas partie pour autant. Ces 20 ans de travail m'ont permis de comprendre les constructions, l'apprentissage aidant, l'oeil s'affine. 

Parfois atterré de voir le chemin de certains, content de voir les progressions d'autres, rêveur face à ce petit monde qui devrait fédérer plus que diviser. 

Bon, j'ai des bouquins à trier, moi... Je finirais de rêver plus tard...