V'là les prunes.

"Attention aux prunes, les prunes comptent pas pour des brunes"...

Comment ça, ce ne sont pas les bonnes paroles ?

Mouais, de toute façon, c'est PAS le sujet.

Un ptit rejet issu d'un porte greffe que mon défunt Grand Père avait planté devant chez lui ( un prunier quelconque de type Questches à gros fruits... Je n'ai aucune idée de la variété...) .

Sorti en 2012 - 2013, il restera quelques années en pleine terre dans la Pépinière. 

Il y a une courbe sur le tronc, et comme c'est un matériel sans importance, je me fais la main dessus en tentant de faire un gros pliage, de presque une ligne droite, je le plie sérieusement à l'aide de hauban en fil de fer.

Puis quand je fais ma seconde serre (pour le maraichâge), je le laisse dedans et l'arrosage automatique ainsi que la chaleur de la serre lui convienne, il me fait même des fleurs et fruits !

Le collègue et presque voisin Laurent, plus connu sous le nom de Nessi, me propose au cours d'une discution de passer chez lui afin de tester son matos...

Ma réponse : OUI  !

Début du printemps 2016.

L'idée, c'est que le travail du bois, sculpture ou juste retirer le plus gros, ce n'est pas forcément à la gouge ou au drem_l que l'on va le plus vite et donc Nessi me parle de ces Fraises et vu le résultat que j'entrevois sur ces arbres, ben forcément je suis assez intéressé !

Mon dévolu se porte donc sur ce prunus

Liste des défauts (ronds rouges) :
- Un piquet, presque droit sur 80 cm de haut.
- Une inversion de conicité au niveau du bois mort en tête
- un vilaine (encore une) raideur sur la partie vivante.
- la tête (en orange) mériterait d'être mieux placée

Bon, la partie en vert, branches, n'est pas si moche que ça, bien que trop grosse pour un arbre de ce style... Bref pas une bête de concours, mais justement autant se faire la main sur un truc qui n'ai pas top...

Nessi, pendant que je m'installes, couche sa vision des choses sur le grand tableau blanc...

L'idée de fendre ou d'écarter la base du tronc est intéressante et à défaut d'être fait sera retenue mais ne se fera surement pas tout de suite... En effet l'arbre est juste sortie du champ, rempoté dans la foulée avec un substrat drainant, fixé dans le pot plastique grâce à des vis de presque 10 cm de long... Bref, il a subit déjà trop et devra aussi supporter et se remettre de la suite...


L'arme du crime, fraise au carbure de tungstène sur une meuleuse droite... Du gros calibre, chez Nessi.

L'installation de Nessi est juste Royale, et les conditions dantesques qui règnent dehors ne nous gérerons pas.

Après quelques kilo de poussières inspirées voici quelques photos du truc en question...

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Le but n'étant pas de faire un bel arbre mais juste de se faire la main, voir l'utilité (ou non) d'une meuleuse droite (et piquer pleins de bonnes idées de l'installation de Nessi...).

Quelques mois plus tard, en mai 2016, l'arbre et toujours vivant, il fait énormément de rejets à la base, quelques début de branchouilles ont séchées mais l'arbre à une vigueur intéressante. Pour info, je lui ai même supprimé ses fleurs lorsqu'elles montaient.

Lors du travail chez Nessi, j'avais fais une mauvaise manip' et l'armature en cuivre n'était pas suffisante pour rattraper ma bourde. Cependant, la casse, à peine visible sur la photo (tout à fait à droite) cicatrise gentiment. 

Concernant l'arbre, j'ai commis plusieurs erreurs. Un peu la "tête dans le guidon" et surtout pas habitué à faire de tels travaux, j'ai un vite oublié le côté "travail en groupe" et foncé seul sans prendre le temps de demander l'avis éclairé de Nessi :

-Sur la partie raide en tête, je souhaitais garder une partie d'un bois mort naturel que l'on ne voit d'ailleurs pas sur ces faces. Lorsque j'ai creusé une partie du bois mort pour y fixer l'attèle (6 gros fils de cuivre) je n'ai pas été assez loin et lorsque j'ai posé ma cale en bois, forcément, je l'ai posé là où je m'étais arrêté de creuser... Bref, bras de levier trop court, peu de place pour plier donc ça casse.

La tête, ligaturée sur les photos chez Nessi n'a pas était mise en place, l'arbre ne serait plus rentré dans le coffre de la voiture, déjà que c'était du sport...

En rentrant à la maison, j'ai essayé de passer une brosse métallique rotative sur le bois mort mais le résultat ne m'a pas convaincu, donc j'ai opté pour un brosse nylon assez douce afin d'arrondir ou polir un peu le travail fait à la fraise. La tête que je pensais relever faisait encore un truc très droit donc ligature plus dans l'idée du second dessin.

Le bois de ces pruniers est très dur et assez cassant...
Ces fraises font un très bon travail. La meuleuse droite est un outil très efficace, pour ce type d'outil, le variateur n'est pas forcément de rigueur, mais honnêtement, je regrette qu'il n'y ai pas sur ce genre de machine, un inverseur comme sur les perceuses, ce qui permettrait au moins de pouvoir gérer le flot de poussière que se prend dans les naseaux...
 

N'ayant pas les moyens d'acheter une telle meuleuse, je penses m'orienter vers une pneumatique, vu que j'ai le compresseur qui va bien...

L'arbre est vivant et pousse bien, c'est le principal, l'inclinaison et le reste d'un éventuel travail se fera par la suite.

Voilà une autre idée de Nessi

Février 2017

La première des choses c'est retirer la ligature en place, je suis assez surpris de voir comment le fil a marqué sur une écorce mature, c'est la première fois que je vois ça, de là à penser que l'arbre à vraiment poussé, peut être, effectivement. 

Ensuite c'est reprendre l'ensemble du travail fait sur le bois mort et essayer de lui donner de la vie (de la vie sur un bois mort, sic), enfin de la patine, enfin du naturel... Pour ce faire, j'ai LA meuleuse droite (mais pneumatique) ET les fraises carbure de tungstène, mais cette fois, ce sont les miennes, nanana..

Mais, aussi et surtout reprendre l'erreur commise précédemment, c'est à dire la création d'une raideur... 

Pour ce faire, j'ai donc creusé le tronc à l'aide de différents forets, d'abord du petit, pour faire le passage, diamètre 6 puis 10 puis du 10 mais du très long ce qui me permet de retirer tout le bois dur, ensuite je paufine  avec les fraises pour n'avoir que du bois "vert", d'ailleurs je n'arrête  que si je vois du vert. 

Ensuite passage de gros fils de cuivre dans le trou, puis je ré utilise la cale et l'haubanage.

 
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Voici, le fameux avant-après, j'espère que le mouvement est visible. 

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Pas de rempotage cette année, mais une piste pour l'implantation dans le futur pot de culture (bien plus petit) avec une reprise du racinaire :
 

Comme la première fois, ça casse sous la cale, mais ça a bien cicatrisé la dernière fois, gnarf gnarf gnarf...

Quelques semaines plus tard, les fleurs sortent et les bourgeons à feuilles grossissent...

Février 2018, j'ai maintenant une voiture avec le coffre qui me permet d'emmener des arbres bien plus haut et c'est celui ci qui est le premier a en bénéficier. 

Curieusement, je pensais me faire pourrir mais en fait, non.

L'acceuil pour un arbre peu commun comme celui ci a été bon.  Bien sur du travail à faire dessus reste conséquent.

Pour le premier N3 consulté, si le marcottage s'avérait possible, il y aurait, je cite mais sans l'accent, "une petite cascade, qui ne serait pas mal du tout."

Pour le second N3, des remarques identiques et la possibilité de marcotter selon lui. 

Comme d'habitude, je m'accorde sur le plus simple (faire avac ce qu'on a et non faire avec ce qu'on pourrait avoir...) donc je vais suivre les conseils de mes "mentors", rempotage (forcément) avec le tronc bien plus penché, le tronc non fuyant, redresser la tête de l'arbre mais surtout (c'est là que ça se complique) faire que la courbe que j'ai donné en deux ans soit bien plus radicale !   

En faisant ainsi ma branche serait alors trop mordante. Les deux s'accordent sur le fait de la faire sauter pour moitié. 

Concernant le bois mort et le travail à la machine, ce n'est pas de leur goût. Comme je souhaite me faire la main, ou continuer à me faire la main, je ne sais plus si je dois tenter le sablage, puisque c'était le prochain essai sur cet arbre...

Il est fort probable que je tente encore une autre cassure (bien qu'ils insistent sur le fait de continuer ave la même.) puis un rempotage dans un pot rond de culture d'ici quelques temps.

Bon, les belles phrases, c'est bien mais le boulot, hein, pas la même...

Donc à la faveur d'un samedi pluvieux, direction les abris (un peu trop ventilé) et on reprend tout.

Le voici comme il est, avec l'implantation conseillé, puisque jusqu'à présent le tronc était fuyant cacher derrière.

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Retirer tous les fils, cale et haubans, puis compresseur et fraises au carbure : 

Je ne pourrais pas être aussi radical que ce qu'on m'a conseillé. Le prunus reste un bois ultra cassant et je dois noter que j'ai été vraiment loin que les cracs ont été nombreux aussi. 

La tête est aussi travaillée, pour être relevée, et le mouvement de la première cassure accentué. J'ai retiré un peu bois sur le coude à 90° aussi car forcémentle défaut de conicité était trop visible. 

J'ai aussi remis un peu de fil, qui sont plus des atèles et devraient rester longtemps. 

Ensuite rempotage, rapide. J'ai simplement retiré le résidu de très grosse racine issu du prélèvement, retiré également encore la vielle terre qui pouvait rester, suppression de quelques longues racines et remis en pot de culture avec le même graviers de route qu'il avait au pied, bien attaché le tout, et surtout à la table  ! 

Vu la quantité de travaux trop forts effectués il faudra voir comment il réagit (ou juste s'il veut vivre ?) puis dans quelques années, je m'attaquerais aux bois mort de la partie de gauche, mais cette fois à la gouge, si je n'ai pas passé la sableuse avant ;)

Sauf qu'il en a décidé autrement et la branche de droite a séché, certaines également en tête. 

Le soucis avec cet arbre c'est que j'ai un espace vide fermé (façon un coeur étrange) et c'est très mal vu en bonsaï...

En mars 2019, je retire tout ce qui est mort, tourne ce truc dans tous les sens. Pas un arbre qui respectera beaucoup les règles...