La cascade du pro (cumbens)

Pas facile de trouver de l'ïtoïgawa dans les bois Charentais... Alors, à défaut, en 2003, un petit tour dans une pépinière classique et achat d'un petit Junipérus procumbens 'Nana'.

 

On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a... Je devrais me faire tatouer cette phrase sur une partie de mon anatomie...

 

C'est une espèce de petit conifère que, dans ma profession, on plante en rocaille. Je trouve à l'époque que ça à l'air "dur au mal", en tout cas dans les rocailles... Et d'ailleurs ça tombe bien, qu'il soit dur au mal, il va faire une cascade !

 

Oui, dans la phrase précédente, il y avait une blague... Si, si... Ce n'est pas drôle ?

 

Et bien, sans le vouloir, dans la cascade, il y a eu un bobo. En effet, à l'époque je ne sais pas ligaturer et place mon fil souvent de façon erronée. Sur la première branche que je ligature et que je tente de mettre en place vers le bas, celle ci se déchire...

Zut.

Et puis à bien y réfléchir, ce n'est pas si mal.

Presque un mal pour un bien. 

C'est aussi dans mes lectures du moments, le fait qu'un arbre doit raconter une histoire. Dans une cascade, qu'une branche soit arrachée, c'est finallement assez cohérent. Alors du coup, pour le côté dramatique, je passe quelques branchettes de tête en jin.

Cultivée dans un pot plastique assez profond (comme le sont les pots de plantes grimpantes dans le commerce) durant une paire d'année, je trouverais un pot cascade que quelques années plus tard et laisse un substrat assez colmatant (terreau enrichie)

Désolé, je n'ai pas de photo avant 2009.

2009

La blessure se referme lentement et se patine bien... Pour le reste, c'est assez moche. L'idée de base c'est la cascade pure et dure mais on assez loin du casque. 

(encore une blague passée inaperçue...)

La branche qui tombe est donc bien trop droite, je la ligature pour tenter de lui donner du mouvement et, à la limite, qu'elle remonte un peu...

Entre 2012, quelques temps avant l'expo club du club où je suis à l'époque (Bonsaï Club Girondin) je change le pot pour un pot plus petit, plus joli, rempote dans un mélange kiriu-akadama, taille de l'aérien et un peu de ligature... Bref, la totale avant d'aller au bal...

Pour être au top, une tablette avec du verre que mes petits camarades jugerons, surement à juste titre, de "New Age" et nous sommes prêt à s'exposer aux critiques :

Expo 2012 c

Lors de cette expo, le président de l'autre Club de Bonsaï de Bordeaux de l'époque nous rendra visite... En passant devant ma présentation, il a un mot plutôt gentil pour cette tablette.

Je m'engouffre dans la brèche et fais monter la sauce, descend cette tablette "bien loin des codes", avant de lui avouer que c'est la mienne... Je tiens à remercier ce Monsieur, malheureusement  disparu depuis, qui a eu une ouverture d'esprit et qui avait compris ce que souhaitais évoquer. 

L'année d'après, suite à une erreur de ma part au niveau (sur) dosage d'engrais organique, il commence à faire triste mine.

Malgré tout, je la présente en 2013, pour une première tentative de N1, que je louperais d'ailleurs... Détail.

 

Cascade 2012

Elle n'est plus aussi forte qu'avant. J'ai retiré pas mal de feuilles jaunes pour l'expo...

La remarque récurrante des juges, mais que j'avais analyser plus haut, c'est le fait qu'elle soit longue, trop longue... La proposition d'en faire une semi cascade revient souvent... Vu que l'arbre n'est pas en grande forme, c'est une option qui me parle, même si j'y vais à reculons.

Afin de lui faire retrouver un peu plus de pêche, je le refait passer dans son pot d'avant, n'hésitant pas à remettre un peu de terreau sur les bords, pourquoi pas ???.

La branche tombante est coupée nette. Avec le recul, j'aurais du la transformer en jin et lui donner un mouvement.

Les deux années qui suivent je ne toucherais à rien, la laissant (faiblement) pousser et (lentement) se requinquer.

Une petite photo du printemps 2016

 

Img 1625

 

Le futur de cet  arbre sera fait de quelques coups de ciseaux, avec parcimonie, de l'engrais, du temps, un pot moins profond et---- un joli casque...

(finir avec une blague, toute mauvaise soit elle...)

 

Comme je l'ai noté tout en haut de cette page, le procumbens 'nana' m'a longtemps semblé dur au mal mais il n'en est rien. Il lui faut beaucoup de temps (je trouve) pour se remettre des interventions qu'on peut lui faire subir.  Celui ci se ramifie très lentement, fait son petit chemin mais en vitesse ultra lente.

Elle n'est plus en style cascade mais en semie cascade et un pot moins haut lui conviendrait mieux, pot que je dois avoir en stock d'ailleurs, mais je suis frileux à l'idée de la rempoter... Sur mes quelques conifères, j'ai toujours une grosse appréhension quant au travail du racinaire, le dernier rempoté a été mon grand tanuki. http://kalima-ich.e-monsite.com/pages/quelques-projets/mes-coniferes/tanuki-juniperus.html

 

Celui ci est passé en 100% zéolithe et j'avoues que le rempotage lui a été favorable et sans douleur alors que le travail a été important. Peut être que je sauterais le pas en 2018. 

 

Et en 2018, j'ai bien sortie le pot et puis non. Pas de rempotage. 

En Avril, la pousse est là, je laisse faire. 

Je la travaillerais avec l'enseignant durant l'hiver 2018 

 

puis à la sortie de l'atelier.

L'engrais au printemps 2019 a coulé à flot, le climat était bon pour nos arbres. Au mois de juillet, je commence à l'apprécier. 

 

Il faudra vraiment que je la remette dans un pot plus convenable. Viendra aussi la question du positionnement dans le pot, la voir en vrai, en 3D, permet d'apprécier les racines qui retiennent l'arbre, peu ou pas visible sur cette dernière photo.

 

Février 2020.

Retour dans le pot qu'il a connu il y a quelques années. Implanté trop "pronfond" dans le pot, je trouve qu'on perd au niveau des racines, vrai point focal pour moi.

 

En novembre 2021, atelier avec l'enseignant... L'idée c'est de re travailler des arbres déjà travaillés ensemble. J'avoue qu'à cette époque de l'année, je n'ai pas forcément beaucoup d'arbres à emmener. Celui ci avait été travaillé durant un atelier shohin. Alors pourquoi pas.

Le voici avant, finalement, en comparant les photos d'avant, je trouve qu'il était bien dodu 

L'idée est donc de faire sauter cette première banche, de créer un bois mort, alléger l'ensemble, plus cohérent avec le tronc si frêle et l'histoire de l'arbre.

Pour une fois la photo est plus belle que la réalité.

 

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