Esthétique générale Bonsaï

L'esthétique générale en bonsaï.

La définition du bonsaï restera toujours celle d'un arbre dans un pot mais derrière cette définition trop simple se cache d'autres subtilités.

Il faut toujours avoir à l'esprit qu'un bonsaï a vocation à être, plus ou moins rapidement, exposé.

Son esthétique globale tiendra compte de cet objectif.

Avant de parler esthétique en exposition, ou kazari, façon exposition en tokonoma (alcôve dans les maisons traditionnelles Japonaises), il faudra rappeller qu'il n'y a pas une esthétique mais des esthétiques en fonction des différents styles:

Passant du balai (hokidachi) au grand droit formel (chokkan), du droit informel (moyogi) au penché (shakan), le battu par les vents (fukinagashi), la semi cascade ou cascade (Han kengaï, kengaï) ... sans oublier un style quasi à part, les lettrés (bunjin).

Dans les styles, je fais abstraction des styles à troncs multiples mais aussi d'autres styles peu communs ou peu connus que peuvent être les tachiki ou sakeï, sekijoju, etc, etc...

L'esthétique peut aussi varier en fonction de l'espèce puisque un junipérus n'aura pas la même esthétique qu'un pin, de la même manière qu'un prunus mume ne ressemblera pas à un palmatum.

Les différents styles codifiés prennent en compte de la base de l'arbre, nébari, la force du tronc, de son épaisseur, sa forme, la disposition des branches, et de sa cime et de son aplomb... La codification permet un choix plus aisé dans le choix de poterie, lui même permettant le choix de tablette adaptée.

Pour rester dans la généralité, le bonsaï vous salue de façon discrète, plus rarement de façon trop marquée puis indique un sens grâce à son positionnement dans le pot, soit à l'aide une branche indicatrice et souvent les deux (exception des pots ronds (...) le style balai) .

Un bonsaï réussie fera appel au ratio hauteur de l'arbre largeur de son nébari, des espaces vides et des pleins, de la perspective et de la profondeur, des notions de statique et de dynamique, et, de moins en moins (quoique), des notion de genre de l'arbre (masculin ou féminin) qui influe sur le choix du pot.(Voir le lien ci après :  Principes généraux de l'esthét)

Pour le kazari, arbres "finis" en tokonoma, en exposition, nous tiendrons compte de la direction de la l'arbre. ( voir le lien ci après ça va dans le bon sens ? ) 

C'est là qu'interviennent les années de culture en pot, avec un positionnement correct en pot, la gestion des masses vertes qui donnent la direction de l'arbre et l'ambiance générale que l'on va créer.

Ce positionnement permet une meilleure compréhension du sens des arbres assez statiques (masses vertes importantes, choix absent ou laxiste ) ou un faible mouvement de l'arbre (tronc).

La présentation "réussie" sera celle qui raconte une histoire. J'ajouterai une histoire crédible et compréhensible des visiteurs.

Les pots ou contenants (lauze) seront propres, non cassés, discret et en rapport avec l'arbre.

L'utilisation des tablettes ( protégeant le tatami et pour une mise à niveau de point focal), l'utilisation de shitakusa (plante d'une seule espèce) ou plus rarement d'une figurine en bronze (tenpaï), reposant sur une tablette (jita, yatsuhashi) et, parfois, l'utilisation d'un rouleau (kakejiku) au milieu du tokonoma sera de mise.

La plante d'accompagnement sera discrète, la fleuraison (si elle existe) ne sera pas exubérante et ne fera pas ombrage au principal qui reste l'arbre.

Dans l'idée : Voici une image tirée du FB de Mauro Stemberger.

Le bonhomme est à la place du bonsaï, sa plantureuse femme en lieu et place de la plante d'accompagnement.

Désolé pour la phrase qui va suivre, mais c'est plus pour le côté bonsaï pédagogique que sur les droits de la Femme (Le Fond plus que la Forme...), la plante d'accompagnement est plus intéressante à regarder que le principal, en l'occurance le cultivateur.

Notre oeil est toujours attiré par l'éxubérant, surtout dans ce cas, je suis un homme, forcément, hein, c'est dans la nature humaine...

Donc il faut garder à l'esprit que dans la présentation de bonsaï, le principal doit rester l'arbre et que tout tourne autour de lui.