Une branche de feuillu mature ?

Faire qu'une branche d'un feuillu ressemble à une branche de feuillu, qui plus est de vieux feuillu...

Forcément le lecteur attentionné (ou lectrice) aura, au préalable, intégré la formation d'un tronc ( > Construire un tronc ) ainsi qu'une branche de feuillu ( Construire une branche ). Cette page est une suite éventuelle et, sur le principe, applicable aux deux ou trois premières branches. 

 

Aparté : 

Quand j'ai "travaillé pour moi", j'avais en réfection le parc d'un château. Il y avait là bas des chênes plus vieux que le château. 

Certaines branches naissant à 3 ou 4 mètres sur le tronc, descendaient presque à toucher le sol.

 

J'ai commencé à réfléchir à la façon de m'en inspirer quand, à la suite d'un gros orage, j'ai vu la silhouette de la branche changer. 

J'ai alors pris le temps de regarder d'autres vieux arbres, d'autres espèces pour voir si la transposition était faisable... 

 

Mais d'abord, un résumé des paroles de mon enseignant  :

- "En principe, sur un feuillu, les branches démarrent du tronc à l'horizontale, descendent un peu, et remontent légèrement à l’extrémité".  

- "Les branches primaires devaient avoir une forme assez voisine de celle du tronc".

- "Pour les branches secondaires et tertiaires, je n'ai pas de règles précises, la règle précédente doit logiquement être valable. La formation se faisant surtout par la taille et parfois avec du fil. Le plus dur est de donner du volume à la branche, ainsi quelques pousses vers le haut sont bien utiles.

Souvent les branches prennent de l'épaisseur avec les années si, bien sûr, on n'a pas systématiquement coupé tout ce qui allait vers le haut".

Enfin, sur sa demande : "L'Art du Bonsaï n'est pas d'imiter la nature mais de la magnifier". 

Fin de citation. 

 

Illustrations avec mes mimines de ce que pourrait être schématiquement, une branche "scolaire", en tout cas, on est sur une construction en " raquette" : 

 

En gros, hein, de la conicité dans la branche, le pouce étant la partie de la branche la plus visible par l'observateur. 

 

La branche, c'est mon bras, donc conique, la ramification représentée par mes doigts. Donc, à plat, donc comme une raquette de tennis. 

La perspective et profondeur ? Bof. 

 

Voici maintenant la méthode "débrouillard Charentais Maritime".

Pour  rappel "magnifier" d'après Larousse, c'est : "Rendre quelqu'un, quelque chose de plus grand moralement ; élever, idéaliser : Ces souvenirs magnifiaient une réalité médiocre. "

 

Alors, l'idée c'est de légèrement incliner la branche, comme ça : 

Quand on regarde les feuillus dans leur espace de vie naturel, les panneaux photovoltaïques que sont les feuilles ont une forte tendance à s'orienter "pointe de la feuille" vers le bas, tous les panneaux en mode "On", (note : Lorsque la branche s'oriente vers la lumière c'est du phototropisme). 

 

La branche  ainsi faite, avec un même temps de fabrication qu'une branche à plat, a forcément, déjà, visuellement, un certain volume.

Dans l'avenir, des bourgeons latents se formeront grâce à la lumière qui rentre et des branches à venir seront ligaturées pour venir coiffer les vides de la branche.

 

Donc d'une branche quelconque arrive t on à la magnifier en l'inclinant un peu ? Faites vous vôtre idée.

Cette façon de faire fonctionne extrémement bien sur les aubépines, les ormes et charmes...

 

Comme noté plus haut, c'est une possibilité.   Voici l'exemple de mon gros orme avec lequel j'ai modifié l'inclinaison de la première branche suite à un rempotage et un changement d'inclinaison dans le pot.  ( L'orme Dinaire )

Avant 

 

Après

Encore plus prononcé :