Cascade BAZIK

Sur les forums ont fait parfois des rencontres sympas. 

Bazik est un gars du bled, du Maroc, vivant à Marrakech. 

Nous avons échangé sur le forum et puis il avait un sujet intéressant sur des pots faits en marbre, "made in the bled", dont un que je trouvais très parlant. Marbre blanc pour une cascade, un grand liseret marron qui descend comme un arbre en cascade. 

Et donc en plus d'échanger des mots sur le forum, nous avons échangé des marchandises, lui avait besoin de liquide à jin, et moi , j'aimais bien ce pot, alors... Alors j'ai demandé à une connaissance qui redescendait dans la famille de faire l'émissaire.

Au moins d'août 2014, ce pot revient (avec un autre en bonus) dans les bagages et la demande de Bazik de faire en sorte que ce pot sorte un jours en expo...

Pas simple l'histoire.

Parce que normalement, un bonsaï, il faut le créer, puis, quand il est, disons, "finit", il faut lui trouver un joli pot... 

Mais là, c'est exactement l'inverse qu'il faut faire. Partir du pot pour faire un arbre...

J'ai racheté l'année d'avant ou en début de cette année 2014, un lot de junipérus procumbens.

Le cageot des procubems est tout au fond (haut de la photo, achat le 14/10/2013)

 

A l'époque ma définition de la cascade en bonsaï, c'est un tronc qui est tombé à cause d'éboulis puis les plateaux forment "des petits lacs qui se jettent les uns dans les autres"...

Un peu simpliste, doux rêveur,  mais pour un débutant, ça passe. 

Donc, de ces junip, je ne garde qu'un arbre celui qui a le départ le plus apte à faire un bon départ

Je cale ici une autre définition plus juste de la  cascade, c'est un départ penché vers le vide, puis une branche qui tente de repartir vers le soleil et l'hiver arrive (la neige, les éboulis, etc) et cette branche casse ou dépéri partiellement, une en dessous repart et plonge dans un sens légèrement différent, créant du mouvement et des plateaux, ainsi que des sharis, des jins et de la conicité. Le tout dans un pot haut et fin, le bout de la dernière branche du bas, passant sous la base du pot. 

Il faut 20 ans pour faire une structure de base pour une cascade et des cascades aussi "parfaites" je n'en ai jamais vu en expos comme en photos  ...

Bref, je suis au début de ma culture de junip et me rendrais bien vite compte que le procumbens n'est pas le plus rapide à pousser. 

Mon tronc est bien cylindrique (flûte) et un gros fil de cuivre fera que je lui donne un très léger mouvement. Beaucoup pourraient dire que c'est une courbe molle.

Photo de juillet 2019. 

Pas faux.

 

L'idée est vraiment de faire que l'éclair sur le pot face écho au faible mouvement du tronc. Il faut que la tête descende encore un peu, que les plateaux s'étoffent et forcément que le tronc grossisse un peu.

Sur cette photo, je n'ai de photos avant 2019, la tête vient dêtre refaite, ou faite, c'est selon.

Une masse verte de côté que j'ai basculée de façon à faire le casque.

Les petites branches sont ligaturées ça et là pour faire les plateaux.

 

Février 2020.

Le haut du feuillage a jaunit depuis la mise en forme. Curieux, elle est pourtant bien au "soleil" cette partie, je ne l'ai pas vrillé, ni même trop ligaturé ? Peut être un soucis niveau racinaire ? Donc, le mieux serait de rempoter.

Le racinaire est correct, pas bouché sur l'évacuation... Comprends pas...

 

J'en profite pour changer un peu l'inclinaison, surtout pour que le départ ne soit plus droit et que le tronc ne touche plus le pot. Ben sauf que ce n'est pas aussi bien que je le voudrais...

 Le départ forme une forme de coeur, pas du meilleur effet, la branche la plus basse passe maintenant sous le pot. Reste à savoir si il va supporter ce rempotage et il faudra qu'il s'étoffe, que je le compacte.