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Le communis pas commun.

 

En 2006, je quitte la maison que j'ai en garde. Sur cette parcelle de 6 hectares, dont 5 de bois ... je dois avouer que j'y ai passé de bons moments.  

Nous partons pour avoir notre propre vie, et dans quelques années, notre propre maison. 

Avant de partir, je me tente la sortie d'un junipérus communis. 

Au premier abord, j'avais eu  l'impression d'avoir un truc assez compact, mais j'ai vite déchanté et c'est un tronc super fin de quasi 1.20 m avec un peu de végétation au bout que je sortirais.

L'idée, que j'ai glané dans un France Bonsaï de l'année (2006), serait de greffer quelques jeunes plants ça et là, afin d'avoir tantôt une greffe de racines tantôt une greffe feuillage, voire les deux. 

Au niveau culture, il est planté dans un vulgaire pot plastique, conteneur de quelques litres remplie de graviers de route avec un peu de charbon de bois de chêne.   

Photo de 2013. Du grand n'importe quoi... Enfin, surtout pas dans l'esprit d'un bonsaï.

Encore en 2013, la pousse est là :

Pas de photo entre 2013 et celle qui va suivre qui est de 2019, on peut apercevoir que l'arbre commence à pousser un peu plus fort, le feuillage se densifie.

Mais l'idée de base reste toujours la même, greffer par approche du jeune plant d'ïtoïgawa. Ce sont des boutures qu'avait fait Jacques F., donc je tente, l'implantation après avoir entaillé profondément le tronc et le jeune plant.

 

Quelques mois après (fin juillet 2019), l'arbre a bien poussé (pas le jeune plant,  toujours là, il semble végéter)

Alors, je taille.

En avril 2021.

Le jeune plant est tombé : Je le pensais pris, j'ai retiré le raphia synthétique et puis, il y a eu un ou des coups de vent... Donc, il n'était pas pris ou bien pas suffisament.

Bref,pas plus de tentatives de greffes, j'abandonne l'idée ... Mais alors qu'en faire ? 

 

Alors, et bien j'ai fait comme vu dans les démos, désolidariser les parties vivantes du bois mort (pince à fendre), grosses ligatures alu (6mm), j'avais tenté le cuivre recuit mais pas assez gros.

Je l'ai tout de même laissé.

Puis utilisé la sangle à cliquer, puis tendeur à visser.Les tendeurs à visser sont plus doux, ils font moins d'à-coups que ne le fait une sangle à cliquets (qui tire quelques centimètres par centimètres...).

 

Je n'ai pas vu, ni entendu de craquements. Une fois remis à sa place, j'ai enroulé la pliure avec un linge humide.  Techniquement, j'aurais dû détremper le bois la veille.

Et voici le résultat de la première pliure quelques minutes après :

J'ai laissé le bout de linge sur le bois. Chaque jours, le linge est arrosé par aspersion (automatique), le bois a du se ramolir et cela me permet de continuer à plier, quelques millimètres chaque matin. 

A ce stade de votre lecture, je dois rappeller que le 'Communis' n'est pas forcément une espèce Chewing Gum, c'est plutôt cassant.

Plusieurs fois j'en ai parlé à Hervé Dora, quand il faisait parti du Club d'Angoulême et pour lui c'était  "un grand non, pas possible". 

Je visse donc un peu tous les matins et je ne taille pas laissant la machine tourner à fond (échange de séve > croissance > Gonflement des tissus de l'écorce) .

Alors, au stade ou j'en suis, je m'estime plutôt content...

 

Une fois quelques fils qui auraient tendance à s'incruster retirés, j'ai retravaillé certains des jins, ça le rend bien plus photogénique...

Mars 2022. C'est le temps des rempotages et lui n'a jamais été rempoté. Non lecteur, tu ne te trompes pas... Jamais.

Que dalle. Rien. La surprise sera de taille. C'est aussi pour cela que quelques mois auparavent j'aurais écumé mes stocks (et ceux des autres ) pour trouver un pot de transition, proposé le tout à la discution (Bruges, 33) avec des n3, qui sont assez unanimes >>> pot rond plat pour lettré = surement le moins pire.

Des pots plats ronds, façon lettrés, oui, j'ai en stock. Le rentrer dedans, ce sera une autre histoire.

Alors, je reste sur ma première impression, un pot rectangulaire ferait l'affaire dans un premier temps, le temps d'un ou deux cycles, histoire qu'il se fasse à l'idée.

Le lecteur n'appréciera peut être pas cet arbre atypique  mais c'est surement un des arbres que je préfère.

Il n'est certes pas dans la codification, mais je trouve qu'il y a un "petit quelque chose" et puis quand on voit de quoi je suis parti, franchement...

Le rempotage n'a pas été trop intrusif, pas de gros cassage de motte, en douceur et je rectifierais dans le futur. Pour le moment il tient surtout parce qu'il y a  des tiges en fer derrière lui.

Fin octobre 2022, travail sur l'aérien. : 

En novembre 2022, un petit groupe au sein du club de Puymoyen souhaite pouvoir travailler différement, que les personnes un peu plus aguerries puissent travailler leurs propres arbres (plutôt que de simplement donner des conseils pour les arbres des autres). Participant à cette discution, j'apporte donc cet arbre hors cadre. 

Hors cadre, c'est vraiment le terme. Lorsque l'on est sur le côté, on voit clairement que l'ensemble pourrait être un diable qui sort de sa boite de conserve façon  "farce et attrape", la tête semble sortir "du cadre" formé par le bois du tronc. J'aborde l'historique et le futur de l'arbre, notament le fait d'avoir à faire un choix quant aux branches qui font doublons.

 

Avril 2023. J'ai encore en tête les conseils des personnes lors de cet atelier.

Donc, je mets en application après avoir poser le fameux torchon blanc dessus les branches à faire sauter, histoire d'être sûr...

LA force de ce communis est quand même impressionnante et quelques semaines après (surement bien aidé par l'engrais que j'apporte de façon quotidienne) des beaux bourgeons poussent et s'allongent tranquillement. Je me prends à réver d'un jour pouvoir le passer dans un pot plus normé. 

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