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L'orme Dinaire

Un orme que j'ai longtemps regardé en me demandant si cette espèce pouvait être travaillé en bonsaï  ou non.
 
Lorsque j'ai perdu le près qui l'abritait en 2014, (et malgré quelques précautions prises avant) le prélèvement n'a pas été terrible car peu de racines . Dans l'urgence je n'ai donc pas  pu  attendre la chute des feuilles comme je le fais habituellement, le prélèvement se fera donc le 30/09/2014.
 
Je n'ai pas d'idées sur l'âge de cet arbre, mais je connais assez bien le terrain sur lequel il pousse : Argile.  Les racines s'enfoncent rapidement dans la moindre lacune qu'elles rencontrent.
 
Les quelques radicelles qui sont sur le pourtour (humus) de ce vieux Monsieur ne me laisse que peu d'espoir. Comme souvent, j'essaye de "limiter la casse" et procède à un équilibre des forces et dans des cas comme celui ci, je préfère que le racinaire soit plus important que l'aérien... Ce qui signifie dans ce cas que l'aérien est réduit à son stricte minimum, soit les plus petites branches et celles qui sont cohérentes avec un éventuel projet.
 
L'arbre au retour à la maison :
 
 
 
Ayant peu place pour un arbre de cette taille, je le place dans un grand contenant rempli de pumice. Placé dans la pépinière hors sol, il bénéficie d'un arrosage assez conséquent et régulier.
 
A ma grande surprise, l'arbre vie bien, pousse "assez", l'apport d'engrais organique est assez faible, puisque deux à trois fois par année et en petites quantités.
 
Je le laisse faire sa vie durant l'année 2015 puis au printemps 2016 je le sorts de son gros contenant. L'avoir mis un peu trop profond lui a fait sortir quelques racines sur la lèvre du bas mais un peu trop haut tout de même. Le racinaire s'en est bien sorti "juste" en une année et m'autorise à le passer en pot de culture de taille "acceptable". Pas de taille au niveau racinaire donc mais une légère taille en aérien.
 
 
 
L'idée serait de lui re faire faire des racines au niveau de la lèvre du bas, mais ce n'est que le début de l'histoire de cet arbre "ordinaire".
 
Chaque jours de ce printemps 2016, à chaque arrosage, je scrute minutieusement chaque début de bourgeons... ça pousse, mais surtout des bourgeons qui sortent de manière désordonnés. 
 
Tu l'auras voulu, mon Bonhomme, je tente la première mise en forme, ligature en prime.
 
C'est aussi la branche de profondeur, celle qui est dans la courbe (photo précédente) qui me gêne : La garder ou pas ? Je fais le pari de la garder, mais descendant la première de gauche, elles se retrouvent visuellement au même niveau.
 
Elle est pour l'instant conservée, la positionnant à l'arrière, ce qui fait que lorsque on regarde l'arbre de côté, l'arbre est rond et non plat...
 
S'en fout ? On regarde pas un arbre de côté ? Oui, pas faux.
 
Bref, photo de mai 2016, avec la sélection des brindilles qui seront les charpentières définitives, enfin je l'espère...
 
 
Quelques longueurs à garder, je n'en suis qu'au début.
 
ça pousse fort en 2016, pluie et engrais vont de paire... Ne sachant pas trop sur quel pied dancer avec cette espèce, je me permets de tailler beaucoup, de ligaturer autant. 
 
 
La tête me gêne. Je suis en pleine réflexion quand à faire sauter une partie de la tête, que je juge trop haute.

 

2017 Printemps.

Pas pris de décision quant à la tête, juste, pour le moment, sur les racines.

En effet, les racines ne sortent pas bien comme il faut, je tente donc de percer là où je souhaiterais voir sortir des racines.

Bémol, impossible de remettre la main sur les hormones de bouturage. Alors, tant pis. Après le déguisement de termites (rapport aux trous) je prends celui du terrassier et applique une bonne grosse "bouse" de terre riche et argileuse directement sortie du pied de l'abreuvoir des chevaux.

 

  

 

Bon, les racines ne sont pas encore là mais en avril, les feuilles, elles,, ont déjà fait leurs apparitions et même si c'est arbre est loin d'être fini, on aperçoit tout de même un semblant d'ordinaire, non ? 

 

 

 

 

Les racines que je souhaitais faire sortir en perçant la base sont sorties et bien sorties.

Visiblement, oui, elles sont là.

Et bien oui, visiblement car l'arrosage automatique (encore et toujours lui en cette année 2017) a provoqué une légère érosion et je peux les apercevoir. Curieusement, il y a une branche qui a très bien poussé à l'entrée de l'été puis a décliné ensuite... Est ce que la bonne pousse serait dû à l'apport de ces nouvelles  radicelles ? Puis le déclin dû au lessivage de ces mêmes radicelles ?  
 

Fin d'hiver, février 2018.

Gros travaux, pas forcément prévus. En relisant après coup, son histoire sur ce blog, je constate que finalement je n'ai pas fais grand chose sur le racinaire et c'est bien là tout le soucis, jugez plutôt. 

 

Le voici dans la position que je voudrais, voire même un peu plus penché. Le pot plastique a d'ailleurs pris la forme depuis le temps, car sur son étagère, il a depuis quelques années une pierre qui le maintenait ainsi. 

 

 

La mauvaise surprise vient de ce "bout" de racine. Je n'avais pas souvenir de ça la dessous. Après quelques longues minutes à la scie à main, le bout est par terre et me permet de faire rentrer le reste de racinaire assez bien fourni.

Après coup, je prendrais le temps de compter le nombre de cernes, j'en dénombre plus ou moins 30 ce qui est très étonnant compte tenu que c'est un arbre qui avait disparu de nos campagnes durant ces années, tout aussi étonnant de voir à quelle vitesse se développent les ormes qui sont chez moi, prenant quasi 1 à 2 m par an alors que celui ci était relativement rabougri...

 

Bref, le voici dans un pot d'occasion.

  Le truc étrange sur la gauche au fond est encore une grosse racine. Curieusement l'orme champêtre se plie très facilement, idem pour les racines, mais là, non. Dure comme du bois, si j'ose dire. 

 

Ayant déjà beaucoup travaillé le racinaire, je n'ai pas voulu en retirer plus. Je vais guetter l'ouverture des bourgeons voir la vigueur ou non de cet arbre maintenant...

 

Afin de maintenir l'arbre à sa place, et puisque le pot n'a que 2 trous, pas forcément facile avec un simple fil, j'ai donc mis une cale de bambou derrière directement vissé dans le tronc.

 

J'attendrais (le jours et la nuit, j'attendrais toujours son retour) avec une certaine appréhension la mise à feuilles.

Mais pas de soucis particulier, ça débourre de partout, pas de casse (vu les travaux assez violents que j'ai fait).

 

Quelques temps après ce rempotage, je constate qu'il y a beaucoup de locataires dans le tronc : Mesdames les Fourmies squattent.

 

Elles seront délogées à coup de soufflette sur compresseur (à 5 bars) puis je passe un mélange xylophéne (beurk, caca) pour traiter le bois mélangé à un fond d'huile de goudron de Norvège pour donner un peu de sombre à ce bois si clair

 

 

Le prochain rempotage, je devrais ramener la tête un peu en avant ce qui devrait voir s'effacer les actuels plateaux. (trop marqués à mon goût).

Voici un virtuel de ce que je voudrais de lui d'ici quelques années : 

 

 

 

Si vous n'avez pas compris que mon arrosage automatique me complique autant qu'il me facilite la vie, j'en remets une couche et en 2018, un arrosseur bouché au dessus de son étagère me fera craindre le pire. En effet, la quasi totalité des feuilles jaunissent et tombent. Automne avant l'heure.

 

J'attends le printemps 2019 avec beaucoup d'anxiété et assez content de constater qu'il n'y a eu que deux branches qui ont séché. Je m'en sors bien.

 

 

Je me contente de couper ce qui est sec, reposiotionner un peu certaines ligatures et couper à deux départs. 

 

 . 

 

La pierre pour le maintenir en place pourrait être retirée, mais pas le morceau de bambou (derrière), il manque encore de beaucoup de racines...

 

Je cherche toujours un pot à sa (dé)mesure. A Mulhouse, j'en avais vu deux mais, en plus d'être chers, pas assez épais...

 

En avril 2019, suite à une conversation sur un forum, une personne bien avisée http://bonsaidid.e-monsite.com/blog/do/author/5bae3605985b5ca2975842c8/ me propose l'idée suivante :

 

C'est à dire relever l'arbre, d'ailleurs comme il l'était plus ou moins il y a quelques années (voir plus haut). L'idée et le rendu sont intéressant mais c'est le racinaire qui est loin d'être à la hauteur. Je contacte Monsieur Bruno Auvinet dans la foulée afin d'avoir un ordre de prix pour un tel pot. 

 

Il me faudra de toute façon attendre le prochain rempotage (2020) pour être sûr de mon coup et pouvoir faire à ma commande...

 

 

 

2020, nous y sommes.

( C'est marrant mais 2020, ça m'a mis une grande claque, vraiment. Là, devant mon ordi, écoutant Pink Floyd, je vois le temps qui a déjà passé, je me rends compte enfin du temps qui a passé. Pardon pour cette réflexion personnelle, bref, on y retourne. )

 

Et en cette mi janvier 2020, ayant eu mes pinces concaves de façon très prématurée entre les mains, je me suis permis de raccourcir certaines petites branchouilles de cet orme que j'apprécie tant.

En 2019, je l'avais laissé pousser assez librement de façon à ce qu'il s'arrondisse un peu plus sur la gauche.

En guise de s'arrondir, il a surtout fait tiger certaines jeunes pousses et le travail de ce matin à simplement consisté à retirer celles qui ne servent vraiment à rien, poser un tout petit peu de ligatures ça et là, juste pinailler.

 

Et quant au pot ? A oui, le pot...

Les finances n'étant pas au plus haut, il est fort probable que je fasse pas travailler Monsieur Auvinet, mais probablement plus une potière plus proche de chez moi ? Je la coache actuellement pour que ces créations puissent être plus "bonsaï" et, pourquoi pas, viser un contenant façon pierre de lune, pourrait peut être une bonne alternative ?

 

Dans l'idée, un petit virtuel :

Ou plus prononcé ?

.

 

Ni Monsieur Auvinet, ni Iza pour ces coques... Non, c'est un autre candidat (et assez inattendu ) qui chaussera cet orme.

 

Déjà, il faut sortir l'arbre. Le mélange chamotte-pumice n'est pas forcément super léger, mais c'est plus l'incroyable (je voulais écrire la putain de vacherie de remplissage de ouf de radicelles, mais ça ne se fait pas...) chevelure du racinaire qui agglomère le tout. 

 

Cette motte n'est donc composé que par des radicelles enfermant le substrat.

 

Une fois passé au jet, j'ai une motte relativement peu épaisse et je me surprend à vouloir le passer dans un pot bien plus petit que prévu. Il me reste une "erreur" de Jacques Marty. Ce pot qu'il ne voulait (ou ne pouvait)  pas vendre car l'émail n'a pas accroché sur la totalité de la surface. 

 

Je me dis qu'un feuillu avec une telle balafre est une erreur pour le monde du bonsaï, sa tête est fuyante, c'est une grosse erreur dans le monde du bonsaï, donc finalement, un pot qui est une erreur, ben ça finit la sauce... 

 

(bon, accessoirement, ça me fait faire des économies :D   ) 

 

Et dans son pot "erreur", il a toujours droit à une câle, les radicelles sont loin de pouvoir le tenir droit. 

 

Forcément, pour le moment le bout de branches à tendance à remonter franchement, mais je reviendrais sur la coupe d'ici peu. C'est curieux mais cette suite d'eurreurs, je trouve que ça finit par donner un truc pas si vilain que ça (si j'oublie la base de l'arbre.) ...

 

[( - ) + ( - )] = +

 

Avec des feuilles, au début avril et un petit tour de passe passe sur la première branche :

 

A défaut de s'inscrire à la Kokufu direct, lol, je le regarde en feuilles la quinzaine d' avril 2020, et je me dis qu'en moins de 6 ans, bien que la liste des défauts soit grande, il me plait quand même beaucoup. Et encore plus avec quelques coups de ciseaux.

 

 

Préparation pour une expo fin septembre 2020.

Le creux à la base de l'arbre gênera. Il faut trouver un subterfuge pour diminuer tout ça.

La mousse ne sera pas assez épaisse ;  une herbe ? J'ai testé mais elle a "mouru", la vilaine, et puis ça aurait fait redondant avec une plante d'accompagnement, alors, ben comme d'hab, la pierre s'impose. J'ai retiré virtuellement la béquille. 

 

 

Fin avril 2021.

Un peu de nettoyage dans l'arbre surtout pour faire un peu de transparence mais le gros du travail reste de virer les protubérances sur les feuilles

Ces cécidies (galles) sont dûes à des insectes ou accariens. Pour le moment, la seule technique "sympa" que j'ai reste de retirer la feuille à coup de ciseaux.

La forme plus ronde de l'arbre en pleine pousse est clairement celle que je recherche. Une fois taillé, il est encore un peu trop pyramidal...

Curieux, je n'ai pas mis de photo de cet arbre lors de son exposition ?

 

Mi Février 2022, je sors les ciseaux. Sur les ormes champêtres, je me dis que, même dans le cas d'un retour de l'hiver, les ormes devraient gérer...

Bref, simplification de la ramure pour faire de la transparence.

 

Un peu de fil également sur la première branche...

Et on passe directement à mars 2024 ? Oui, surement, parce que j'ai zappé.Bref, photos et surtout rempotage avec une légère inclinaison vers l'observateur.

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