Les petites phrases du monde du Bonsaï

Les petites phrases magiques du mondes du bonsaï

 

Le monde du bonsaï est un monde un peu étrange, mais finalement, assez représentatif du monde "normal" où toutes les franges de la population se retrouvent et peuvent parfois parler pendant des heures, évoquant tantôt les points positifs, tantôt les points négatifs des arbres qu'ils ont sous les yeux. 

 

Il en résulte souvent quelques petites phrases que je vous livre pêle-mêle : 

 

"On ne taille pas ce qu'on veut voir grandir."

 

Il y a toujours dans le lot, une personne qui fait du bonsaï pour couper, toujours couper et qui va, forcément, vous dire de tout couper de tout ramener à 2 bourgeons (spoiler, voir petite phrase magique, un peu plus loin...) mais dans certains cas, tailler est une grosse erreur. 

 

 

Le clip and grow (couper et laiser pousser)  est une version Anglaise de formation assez convaincante qui consiste à couper puis laisser partir la ou les branches pour avoir un grossissement d'une partie de l'arbre. Donc, dans certains cas tel un manque de vigueur de l'arbre ou partie de l'arbre, grossissement d'une partie de l'arbre, absence de projet, laisser vivre l'arbre, lui laisser faire sa vie sera une bonne chose pour tout le monde.

 

 

"2, 2 ,2."

 

Le secret enfin révélé de la formation d'une ramification quasi parfaite d'un bonsaï tient en cette suite de chiffres. Si, si. 

Dans la sélection de nos branches, on nous rabâchent, et à juste titre, que nous devons couper les branches qui montent, celles qui descendent, celles qui se chevauchent, supprimer les branches qui sont dans les angles intérieurs et ne garder que deux départs à chaque fois.

 

 ET ? Et bien c'est là qu'intervient le 2, 2 ,2 . 

 

Car, non, ce n'est pas une technique de placement de joueurs de foot, c'est la suite logique d'une branche de feuillus de façon à ce qu'elle paraisse le plus naturelle possible et qu'elle fasse un bel éventail. Donc une branche de feuillus, lorsqu'on la coupe, fera, selon les espèces, ressortir des bourgeons. Notre boulot sera d'en garder QUE 2, bien placés, façon Y à plat, puis de chaque portion du haut du Y repartiront un autre Y etc etc etc...

En gros c'est le truc à garder en tête quand on a la pince ou les ciseaux dans les mains.

 

"Si ça te gêne, tu vires".

 

LA phrase la plus efficace du monde du bonsaï (accessoirement du monde de l'entreprise, sic). En gros, on a toujours, dans un arbre, une branche mal placée ou mal foutue ou les deux. 

Et, souvent, ben on cherche ce qu'on peut en faire, comment on peut l'arranger, tout en sachant qu'on aura JAMAIS le résultat escompté... Donc, la solution radicale est: Tu coupes... Alors effectivement, bien souvent on vire une  verrue et on se retrouve avec un vide. Il y a des vides jolis et puis il y a des vides moches. 

Avant de virer, de cette branche moche, il est peut être possible de laisser tiger (voir petite phrase magique 1) pour faire une auto greffe par approche pour combler le futur vide moche. 

 

 

"Travaille pour le suivant".

 

Oui. Pas évidente, cette phrase pour le débutant. En gros, nos arbres seront-ils toujours nos arbres et ne faudrait-il pas prendre les décisions pour l'avenir plutôt que pour nous ? 

 

(j'espère qu'il y aura un politique qui tombera un jours sur ce blog et sera capable de comprendre cette phrase, sic encore)

 

Nous sommes toujours pressé d'avoir l'arbre avec la plus belle silhouette devant nous, mais le plus souvent au détriment de la structure même de l'arbre. Nous travaillons trop souvent avec la ligature (tellement efficace) que la paire de ciseaux semblent parfois inutile.

 

 

"Les bonnes décisions se prennent tôt".

 

(Oh, que celle-ci je voudrais tant qu'un politique puisse la comprendre... Bon, là aussi, je rêve.)

Celle-ci est directement envoyée aux indécis, éventuellement aux travailleurs de clubs qui viennent chercher des réponses à leurs questions mais qui ne veulent pas entendre la réponse et qui répondent:

 

"euh, ben, j'leu ferais plus tardddd"...

 

Sauf que lorsque l'arbre revient plus tard, le souci à doubler de volume. Il y a des erreurs évitables qui sont visibles même de nuit et par fort brouillard. Il faut savoir changer de route avant d'avoir le nez dessus.