Le temps des cerises
Le temps des cerises.
Cette époque de l'année devrait être l'époque à laquelle, dans mon métier, je serais sensé être le plus créatif.
13 ans que je demande à l'être, 13 ans que j'attends.
En treize années, d'autres sont arrivés, d'autres qui la semaine d'avant leur arrivée ne savait même pas ce que pouvait être une fleur. "Qu'on" aura même envoyé faire un stage de 2.5 jours pour entrevoir toutes les subtilités...
Curieusement, c'est ces gens " qu'on " préfère à moi, pauvre ouvrier ultra qualifié, chef d'équipe et ancien auto entrepreneur, auréolé de 3 diplômes et 25 ans de carrière dans "la" profession, non, ce ne sera pas encore mon tour cette année.
Le sourire des "autres", aussi, c'est déjà deux de contents, et ce, même s'ils se cachent pour ne pas que je vois, et "qu'on" m'envois travailler bien loin, des fois que...
Curieux, comment l'amitié, le copinage, le voisinage ou les guerres de clocher peuvent rejaillir sur ceux qui veulent juste bien faire. Juste mieux faire aussi ?
Combien de fois me suis je demandé à quoi pouvait bien servir le bonsaï, combien de fois ai je remis en question le fondement même de garder un arbre dans un pot alors que ma vie c'est le végétal dans un milieu plus "libre", en tout cas moins confiné ?
Je crois, je dirais même que, ce soir, j'en suis sûr, j'ai MA solution, MA vérité.
Le bonsaï, encore plus que ma famille, mes chevaux, mes motos, oui mes arbres sont MA vrai bouée de sauvetage.
Que dis je une bouée de sauvetage, une flotte, une armada...
Ces 220 petits trucs (au dernier comptage), bourrés d'erreurs, d'approximations, de rectifications, de corrections (etc) me permettent de vivre, de comprendre que le petit symbole en forme de fleur dont la maîtresse de maternelle m'a affublé il y a longtemps n'était pas une erreur, que le végétal est ma passion, que je peux encore vivre grâce à elle et pour elle...
Hop, je reprends une cerise.