Les vacances

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  • Le 15/08/2016

Les vacances.

 

Ah oui,les vacances. C'est un peu le truc que l'on souhaite toute l'année, peut être même plus que les soldes pour Madame... 

 

 

Jusqu'à présent je faisais rimer  "vacances" avec " rattrapage", c'est à dire rattraper  la somme de travail que je n'avais pas pu faire sur divers dossiers (chevaux, arbres, constructions diverses, maison, etc...) et pour moi, consister à bosser à la maison laissant femme et enfants partir de leurs côtés et souvent tout à côté puisque la maison familiale au près de la mer...

  

Las de cette situation, et puisque divers voyants étaient (ou me semblaient) au vert, voici les premières réelles et premières vacances estivales que nous avons pu prendre en famille. 

 

2016. 

 

Organisation (quasi militaire) : 

Lieu : Loin, à 800 kilomètres

Moyen de transport : Fiable, quasi un mois de salaire englouti dans la fiabilité.

Habitation : Confortable, pour Madame qui doit avoir son confort, oublier le camping.

Combien de temps : Ben, vu les finances, pas si longtemps que ça...

Gestion de la maison et du reste : ?

 

Là, ça se corse... Trouver une personne dans notre entourage assez proche qui a des connaissances en chevaux, qui sait arroser et qui viendra durant une semaine à la maison pour gérer le reste des animaux... 

 

Faut pas s'étonner qu'un agriculteur ne parte pas en vacances.


Alors, j'ai fais un mix de confiance et de "pas de grandes réflexions". Il y a une personne sans emploi qui s'essaye aux "bonsaï". Son état psychiatrique (d'après ses dires) est correct, alors oui, ce sera lui. 

Bien sûr, le programmateur (arrosage automatique de la pépinière) ne fonctionne pas correctement et il faut le lancer (l'allumer) pour qu'il fonctionne correctement, bien sûr, j'ai des animaux qui doivent être suivi et le chien qui vient de contracter une maladie auto immune doit prendre ces médocs, et puis et puis...

Donc, notification de toutes ces petites nuances par écrits et une journée passée avec la dite personne.

 

Puis départ à 04h00, soit 05h00 GMT,  direction les VACANCES !         

 

L'esprit tranquille (ou presque). 

 

Les kilomètres défilent, les enfants dorment encore, ma femme résiste encore et c'est en amoureux que nous assistons à notre premier lever de soleil depuis bien des années. J'peux pas lui rouler de galoches, je conduis... Grrr.

 

Bientôt Toulouse et les Pyrénées en ombres chinoises, puis les paysages de Crau sèche, viennent les taureaux de Camargue, ensuite un petit bout de Méditerranée, en s'enfonçant dans les terres, viendront des paysages tout aussi magnifiques que les enfants admirent ou pas, rapport à cette console qui idole tant...

Seuls les Mées, leurs feront lâcher un "whaooooo"  (cliquer sur le lien qui suit : https://www.google.fr/search?q=les+m%C3%A9es+images&espv=2&biw=1600&bih=775&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwi61I6s5sPOAhWLhRoKHTf1DsYQsAQIGw  ) 

 

Arrivée à Dignes et direction ce nid d'aigle qu'est Courbon, première et dernière visite,  il y a 18 ans. 

Incapable de retrouver la maison de la Marraine de mon Père, c'est en redescendant de l'église que nous tombons sur mon frangin, descendu lui de son Doubs d'adoption. Une voisine est là pour nous ouvrir. 

 

L'installation peut commencer. Je glisse une question à la voisine, comme ça, par inadvertance, ou presque : "Les montagnes, c'est surement tout aux Domaines ou peut être communal" ? 

(hein, vous me voyez venir, vous le lecteur? Vous être sur un blog dédié aux petits arbres...) 

 

Réponse : "Ben, avec la maison il y a les terrains qui sont là (l'herbe est haute) et puis quelques hectares là et puis là"...

 

J'esquisse un (très) large sourire. 

 

Premier jour, premier coup de téléphone de la maison, problème (?) de programmateur. No stress, j'suis en vacances et puis le panorama me calme :

 

Mon frère est là pour d'autre raison, mais je ne fais pas un blog sur les Solex et le reste du premier jour sera consacré à leurs remises en route. 

 

Les jours suivant seront mis à contribution pour explorer les montagnes, se faire plaisir et regarder les arbres, ceux qui inspirent tant. Alors, chaussures montantes, lacets tendus, sac à dos garni de la bouteille d'eau et appareil photo et GO ! Deux à trois heures les matins à crapahuter sur les "chemins", à admirer tout ce qui peut l'être le tout accompagné d'un cortège de papillons

ou un petit tour de mountainboard en direction de Dignes par la route où je peux me permettre d’enchaîner les virages (...), la remontée à pieds de Dignes est longue et les 04 n'acceptent pas l'auto stoppeur surtout s'il a un pare pierre et un casque (en plus de la mountain-board...), les 4.5 km de descente avalés en 10 minutes se remonte à pieds en 1h15, sous le soleil et avec les cigales ...

 

 

Deux jours avant de partir, et ayant pris soin de rencontrer certains des autres voisins pour leurs faire part de ma passion (et du coup d' agrandir le périmètre de prélèvement),  un petit tour dans les parcelles autorisées, quelques petites ficelles bien visibles pour marquer les quelques arbres qui me semblent intéressants. 

 

Prélever ou pas.

Nous sommes en plein mois d'août, la température est élevée et un coup  d'oeil sur la météo de la semaine suivante qui s'annonce très chaude. Bref, très très loin des conditions climatiques idéales pour sortir un arbre. 

De plus, sortir un arbre dans ces montagnes est difficile puisque les arbres ne poussent que dans de la caillasse. Je sélectionne que du petit, pas de master piece, d'abord à cause d'un éventuel manque de place dans la voiture mais aussi car plus l'arbre est gros plus il y a des chance que les racines soient profondes, ensuite  plus un arbre est jeune plus la chance de reprise est grande et enfin toujours eu envie de comprendre comment certaines personnes pouvaient prélever à cette période et avoir des résultats.

Avant dernier point et non des moindres, les buis que j'ai sorti sont en mauvaises postures, donc pas forcément en forme, feuilles attaquées par les mineuses et forcément brûlées par le soleil, bon ça c'est normal, vu le versant.

Dernière chose, cette maison va probablement quitter la famille et il est fort probable que je n'y revienne pas.

 

Pour le plaisir, j'ai laissé un petit marquant bleu sur un buis que je trouve superbe sur le versant d'après, hors périmètre. 

 

Le prélèvement se fera le matin, assez rapide, pas à chercher puisque les arbres sont marqués, direct dans un gros contenant (bac plastique de rangement acheté au brico du coin), de la caillasse de là bas sur les racines et arrosage léger. 

 

Retour à la maison.

Avant de rentrer, il faut se préparer à rentrer. Le cheminement intellectuel est dur, bien plus que les ballades. Je me sens bien dans ces Alpilles, c'est assez contradictoire car dans les Pyrénées, quand la famille de ma femme avait encore le chalet à Sainte Marie de Campan, je m'y sentais oppressé, les montagnes d'en face sont très proches et le point de fuite est loin. Ici l'espace est visible, la liberté semble palpable et ce n'est pas les para pentes qui font du statique durant des heures au dessus de la maison qui me diront le contraire. 

C'est un des rares endroits qui me ferait regretter d'avoir planter mes racines sur la terre de mes ancêtres... 

 

Donc, faut rentrer ?

C'est sur un petit nuage que nous revenons à la maison. La route se fait...

L'anecdote du trajet retour c'est d'être passé dans de grandes villes et de ne pas avoir eu de bouchon SAUF à Bordeaux...    

 

Enfin de retour.

La météo ne c'est pas trompée, la chaleur est là et bien là. Par peur, je ne ferais pas le tour de mes arbres en présence de mon gardien. Mais constate, de loin, quelques feuillages "tristes". 

Le lendemain matin, arrosage. Les kusamono ont morflé, certains shohin sont mal en point, feuilles grillées. Mon aubépine sur rocher est cliniquement morte. Un petit tour dans la pépinière hors sol, pas beaucoup de vert et c'est le coeur triste, que je remonte de la pumice pour mettre en pot les buis ramenés. 

 

Cette semaine de liberté méritait elle autant de travail ruiné ? Certes mon gardien a maintenu tout le reste et à la finale seul 3 à 5 arbres sur mes étagères sont moribonds, et j'oublie les 200 à 250 pré bonsaï dans la pépinière hors sol, advienne que pourra.     

   

Constat : Le risque zéro n'existe pas, les vacances ce n'est pas pour bon pour mes arbres ...