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On s'était dit rendez vous dans 20 ans...
- Le 09/06/2019
"Rendez vous dans 20 ans ! "
Aujourd'hui, j'ai rendez vous.
J'ai rendez vous avec des gens que je n'ai pas vu depuis 20 ans.
Ce ne sont pas des camarades de classes comme le dit la chanson de PAtriiiiiiick, non, des collègues du temps où je montais à cheval de façon plus "professionnel", en tout cas de ce qui a occupé mes étés quand j'étais jeune adulte...
L'équitation t'apprend énormément de choses, notamment être direct, ferme, se tenir droit, être maître de ses émotions et contrôler celles de son cheval...
Ce sera forcément le moment des bilans, et à 40 ans passé, les bilans, je les ai commencés.
Je m'interroge depuis longtemps sur le bonsaï et ce qu'il m'apporte, ou ce qu'il m'a apporté. Curieusement, la vie me montre que les valeurs que j'ai appris, celles là même que j'apprends à mes enfants, ne sont pas celles que le Monde utilise.
Le travail, la rigueur, l'honnêteté, la droiture, la franchise sont obsolètes.
Même si le fait d'avoir été cavalier m'a inculqué le fait de savoir travailler seul, j'apprécie de pouvoir travailler avec d'autres humains, mais rares sont ceux qui font ou qui ont ces valeurs... Alors de facto, je dois être seul, encore.
Peut être que c'est là que les arbres, ou la famille ou les chevaux comblent, oui, peut être, surement.
Rare, ces gens ? ça n'est pas toujours vrai, puisque récemment, à Albi 2019, j'ai pu travailler en équipe... Et quelle équipe, mais curieusement, composé de gens qui, sur le papier, travaillent aussi seul.
Le bonsaï t'apprend la modestie, puisque c'est souvent quant tu te dis "je sais", que l'arbre sur lequel tu travailles t'apprends que tu as tord. Le bonsaï t'apprend à t'effacer face à l'arbre.
Mais là, dans le monde du bonsaï, je me dis que ce n'est pas toujours le cas et l'égo de certain passe avant tout.
C'est d'ailleurs mon prochain challenge dans le monde du bonsaï comme ailleurs dans la vraie vie, savoir doser ce que m'a appris la vie, m'imposer plus mais tout en restant modeste, le tout face à des gens qui ne le seront pas.
On se donne rendez vous dans 20 ans ?
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Le syndrome de l'éleveur
- Le 14/04/2018
Connaissez vous le syndrome de l'éleveur ?
C'est un mal assez étrange, quand on y pense qui n'est d'ailleurs pas si éloigné de celui du syndrome du collectionneur sauf que le collectionneur, sur le principe, lui, cherche (souvent), trouve (parfois), restaure (quand il lui reste un peu d'argent) et stocke (la plupart du temps).
L'éleveur a un truc bien particulier qui consiste à penser que le prochain de ces produits (c'est comme ça que l'on dit dans l'élevage, en tout cas équin) sera meilleur que celui d'avant.
Cette fuite en avant, cet optimisme nécessaire voire obligatoire, pour faire face à tous les désagréments que le "reste" nous a fait éventuellement subir me revient en pleine poire.
Voilà un an qu'une de mes passions était tombé en désuétude, fini, kaputt, plus rien, plus envie. Stop.
Nous sommes au printemps, le miracle de la vie, comme le chanterait Disney, mais il y a de ça, en tout cas dans ce cas précis.
Une personne proche de moi, mais dans la rubrique bonsaï cette fois si, reprend le collier et au moment où je couche ces lignes, est actuellement sur son lieu de prélèvement de buis préféré alors qu'il pensait tout stopper il y a quelques mois.
Ma vie est un peu plus claire, en tout cas je vois un peu mieux le chemin que je vais prendre les années qui vont venir. et ce petit bout à crinière frisée qui semble se préparer à gambader à nouveau dans mes prairies si vides me rappelle aussi tout le stress et l'inquiétude qui va avec ce syndrome.
Curieux également car aujourd'hui j’accueillais à la maison un photographe ( http://www.brucesmithphotographer.com/, attention toutes les photos ne sont pas pour tout public) et son œil de novice dans le monde du bonsaï me donne espoir sur le fait que je pourrais avoir des arbres pas si mal dans quelques années, mais de là à me remettre à prélever ...
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Passage de relais
- Le 04/11/2017
Passage de relais.
De plus en plus, j'entend, ou bien je lis, cette belle phrase du passage de relais. Sans méchanceté aucune, est ce une question de vieillissement de la population de bonsaïkas ? Est ce que cette frange de la population comprend que leurs "œuvres" ne pourront être finies de leurs vivants, que le travail effectué depuis tant d'années ne doit pas disparaître, ne pas finir en bois de chauffage, ou planté dans le jardin à la disparition du dit bonsaïka (comme il m'a été donné à voir il y a quelques années lors d'achats d'un lot de pots du côté de Bergerac, 24).
Indépendamment des arbres, c'est aussi les connaissances qui, selon moi, auraient dû être partagé bien plus qu'elles ne le sont ou ne l'ont été.
Je ne suis plus un jeunot et je n'ai pas encore basculé du côté des sages, juste au milieu, et puis j'ai encore mes cheveux, c'est pour dire, même s'ils auraient une tendance à prendre une couleur bois traité liquide à jin, pas encore la quarantaine mais ça vient, en tout cas dans pas longtemps... Mais je constate, avec une autre de mes passions (chevaux) qu'il est plaisant de donner, de partager.
Mes enfants prennent le goût de sortir à poney et reviennent avec le sourire même sous la pluie.
Et pour les arbres ? Bon, là, j'oublie.
Au delà de la famille, je prends aussi conscience qu'il est temps de faire des choix, que le temps passe et que de se disperser sur des "sans avenir" ou si loin, n'est pas, ou plus assez, formateur.
Que faire de tous ces arbres que j'ai sauvés des pelleteuses avant la construction de la LVG ?
Que faire de ces caducs ? Comment faire comprendre que le bonsaï n'est pas fait que de junip, de pins ? Qu'un caduc de chez nous (du trou du cul de la France) peut provoquer autant de plaisir ou en tout cas sera un bon formateur pour le débutant ?
Il est tant de passer le relais à d'autres.
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Honteux.
- Le 10/09/2017
Je l'ai noté en page d’accueil et j'aurais préféré me tromper et n'écrire ici que mes réussites mais la vie fait (même si un peu trop en ce moment) que parfois tout ne tourne pas comme on le souhaiterait.
Bref, c'est assez honteux que réveillé en pleine nuit, il faut que je puisse écrire ma honte.
Militant du bien être de nos arbres et de la bonne santé de ces derniers, je m'évertue à donner des conseils aux gens arbres de pleine terre comme arbres en pots.
Je connais sur le bouts des doigts, du moins j'aurais voulu le penser (couillon que je suis) que mes chères aubépines sont des arbres que je maîtrisent parfaitement.
Ce week end se déroule le congrès FFB mame et shohin de Saint Jean d'Angély (17). Ma participation improbable est un enchaînement de circonstances tout aussi improbables et c'est content que je peux lire que je peux apporter une de mes présentations.
Mais ça c'était avant...
L'année précédente, lors de notre départ en vacances, j'ai fais venir une personne pour gérer l'arrosage et j'ai perdu nombre de mes arbres donc 2017 c'était mise en place de l'arrosage automatique, parce que LUTIN de MERLE, c'est tout de même mon métier que d'installer des arrosages automatiques...
Donc, oui, j'installe un truc, problème de fournisseurs, timing serré, tire les prix, etc etc... donc fini avec du matériel différent sur mes lignes, pas forcément la pression que je voudrais en sortie de pompe....
Mais l'arrosage fonctionne... Ou pas.
Et sur l'étagère des plus petits, ben oui, au dessus, j'ai un micro asperseur qui merdouille... Et c'est un peu tard que je me rend compte du truc...
5 arbres sont vraiment atteints donc forcément ceux que je dois présenter...
Alors la suite, ben la suite, c'est ne pas regarder la réalité en face, penser que jusqu'à la veille de partir la fée du bonsaï va passer par là pour remettre un peu de vert la dedans, pire un peu de vie là dedans.
Entre temps je me suis engagé, ma parole... Aurait il fallut ne pas y aller ? Peut être, je le nie pas.
La base du résonnement était le courriel reçut couplé à une expo du même genre vu une année précédente et donc bêtement de dire "ben, si il y a la même chose que j'y pu y voir, ça passera"...
(Gros couillon)
Alors oui, j'y suis allé.
Alors, j'ai posé mes "parbres" mais en prenant soin d'échanger les étiquettes pour me mettre bien loin des très beaux arbres, dans un petit coin à l'abris des regards...
Mais je me sens mal... Mal d'avoir trahis la confiance de ceux que j'estime, de ceux qui m'ont donné la chance et l'opportunité d'être parmi eux.
Même mon père qui ne connait rien aux bonsaï et passant me voir sur l'expo me lâchera un "Et t'as rien d'autre à amener ?" ça veut dire ce que ça veut dire...
Ce billet a été écrit à 4h55 dans la nuit du samedi à diamnche
Pardon, pardon aux visiteurs, pardon aux organisateurs, pardon, semimassen Senseï
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Pour Ugolia
- Le 23/05/2017
Communiquer, discuter, discourir ... Bref, faire vivre un blog...
Le faut il vraiment ?
Je vie en ce moment de tristes choses, tristes parce que la vie vous apprend que rien n'est éternel et que quand un jours tout va bien c'est qu'il y aura forcément un jours ou tout ira moins bien.
Que les repères que l'on a depuis des années ne sont là que pour un temps et que tôt ou tard viendra le moment où nous mêmes seront peut être des repères et puis, à notre tour...
Bref, quand tout s'écroule autour de vous, autour de nous, faut il s'en réjouir ? Les plus optimistes, ceux qui voient le verre "à moitié plein" dirons surement que :
- Si on touche le fond ça permet de rebondir,
mouais, pas faux
- Que temps qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir
Mouais, pas faux
-Que la vie est un éternel recommencement.
Mouais, ben il y a juste des trucs qu'on ne voudrait pas devoir ( ou avoir à) recommencer, qu'on ne voudrait surtout pas revivre.
Pour revenir sur le petit monde du bonsaï, certains blogs ne sont pas très actifs et ce sont peut être les plus intéressants, justement car ils ne sont pas dans la démonstration, ils sont dans la construction, dans le temps qui passe. Faire partager la vie d'un bonsaï, la vie d'un arbre, c'est aussi une certaine forme d'immobilisme.
Certains arbres sont comme ça d'ailleurs, ils ne bougent pas, ou si peu qu'on a l'impression qu'ils ont peur d'avancer, peur du lendemain.
Certains autres, alors qu'ils sont de la même espèce seront tout l'inverse...
Est ce que ces derniers voient le verre à moitié plein ? Le vert à moitié plein ?
Ce n'est pas facile d'avancer dans ces moments là, dans ces moments de doute. J'apprécie les feuilletons survivalistes où les gens sont obligés de faire des choix et qu'il est si simple dans ces cas là de dire "que lui, je l'aurais laissé mourir" et "que celui ci, il n'apporte rien"...
En ce moment, je dois faire un choix, choisir la vie et je lutte pour que cette vie tienne.
Une pensée pour Ugolia qui lutte tous les jours.
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Le réveil de la force
- Le 23/02/2017
Le plaisir, le seul, le vrai, je pense qu'il est là.
Après un hiver interminable, la corvée de bois et le reste, enfin "les beaux jours".
Avec ce renouveau, vient enfin le début du printemps, les charmes perdent leurs feuilles les junipérus changent gentiment de couleurs et l'ensemble revient à la vie.
Enfin remettre certains sur les étagères.
Enfin pouvoir prendre le temps de les regarder.
Enfin contempler un bourgeon qui va éclore.
Pour certains, enfin, changer de contenants.
Pour certains, pouvoir commencer à être content du chemin parcouru.
Toujours penser à la suite, mais profiter du moment.
Vive le printemps.
(oui, c'est un peu court, mais il y a à faire dehors.)
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Aller à bonne école.
- Le 27/11/2016
Voilà un titre qui veut bien dire ce qu'il veut dire...
Comment se former correctement au bonsaï ? Comment apprendre correctement ?
D'ailleurs, y a t il juste une "bonne école"?
On trouve pêle mêle différentes formes d'enseignements :
- Les revues, livres en tout genre,
- Forums,
- Clubs,
- Ecole (avec le Maître)
- LE voyage.
Bouquins
Les revues et livres étaient, il y a quelques décennies, 1990 à 2000, le seul moyen d'avoir des informations correctes, des points de vues différents, des adresses et les fameuses démos... Je fais l'impasse sur les publications anté diluviennes rédigées par un professionnel de Chatenay Malabry...
Mais force est de constater qu' il n'est pas simple d'avancer seul, simplement avec les ouvrages.
Forums.
Comme noté ailleurs, pour la nouvelle génération, comme pour le citoyen moyen, le forum est d'accès facile et rapide puisque direct depuis son salon ou son lit... On pose LA question et, au miracle, on a DES réponses.
Sont elles bonnes ou pas ? Adaptées ou pas ?
Pour faire simple les gens de bonne volonté qui ont créé les forums les ont vite délaissé... Cet âge d'or, disons les années 2000, a vu naître d'autes personnes qui surement avec une envie d'aider, on vite eu un ego qui s'est développé tout aussi vite que les dits forums.
Certaines personnes compétentes, lasses de répéter les mêmes choses (oui, on s'aperçoit que les questions sont assez récurrentes et saisonnières, saison carmona et faux poivrier qui correspond à la fête des mères ou à Noël, la saison des questions rempotages et parfois, la saison des prélèvements, bien que plus rare.) ou du combat qu'il faut mener avec les idées fausses et tellement encrées ...
Pour citer un certain Monsieur Albert Einstein :
« Dure époque que celle où il est plus simple de désagréger un atome qu'un préjugé. »
Certains, dont j'estime faire partie, garde la place, loin de s'ériger en Maître, en espérant que des personnes compétentes reviennent.
J'ai vu quelques personnes ne s'abreuver que d'un forum (de leurs propres dires) et pouvoir sortir assez rapidement des arbres regardables... Preuve que l'enseignement est correct surtout si la personne à la capacité de comprendre et les arbres adéquat pour les mettre en application.
Le club.
Se réunir pour faire quelque chose que l'on pourrait faire seul ?
Difficile voire impossible de généraliser sur LES clubs tant il y a autant de manière d'enseigner dans les clubs qu'il y a de clubs... Avec les années,j'ai quelque peut bourlinguer et constate qu'il y a des clubs où l'ambiance est ouverte et studieuse... Et d'autres... Moins.
Constate aussi l'influence visible et incontestable du Maître du club tant la très grande majorité des arbres est faite de façon identique, sans parler des espèces que le Maître travaille et préfère... Et ceux même des années après le départ de l'enseignant (=grosse empreinte.)
Dans les clubs, il est intéressant de pouvoir participer à des ateliers avec intervenants externes, pouvoir confronter les façon de faire, avoir d'autres impressions et influences.
Le club est peu coûteux, on peut aussi y faire de bonnes affaires (boutures, arbres, pots, substrats, etc...).
Les écoles.
N'ayant jamais participé à une école "Bonsaï", je ne peux m'exprimer sur ce sujet. Juste le retour des "écoliers", tous unanimes sur le coût assez élevé ( adhésion, achats d'arbres afin de pouvoir répondre au mieux aux attentes de l'enseignant.)
Les voyages.
Rebelote, pas eu les moyens de pratiquer.
Ils y a ceux qui reviennent et souhaitent juste brûler leurs arbres tant ce qu'ils ont vu est proche de la perfection et ceux de la maison sont .... A brûler.
Et puis il y a ceux qui reviennent directement avec des arbres... Ou se les envoient ( Ces pratiques sont interdites, N.D.L.R.).
Vous, oui, vous le lecteur, vous aurez surement compris que le cheminement que j'ai noté est une suite logique, de mon point de vue. Il y a un point important que je n'ai pas abordé ici ET pourtant SI important : Peu, voire pas abordé ni dans les livres, ni dans les clubs, ni dans les écoles c'est la culture...
LA BASE, reste de comprendre le végétal, apprendre à cultiver durant un cycle (2 ou 3 ans ) de simples arbres de pépinières classiques et horticoles, puis à la fin de ce cycle, vraiment partir pour de la formation, se former soit puis ses arbres. L'école de la vie.
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Les vacances
- Le 15/08/2016
Les vacances.
Ah oui,les vacances. C'est un peu le truc que l'on souhaite toute l'année, peut être même plus que les soldes pour Madame...
Jusqu'à présent je faisais rimer "vacances" avec " rattrapage", c'est à dire rattraper la somme de travail que je n'avais pas pu faire sur divers dossiers (chevaux, arbres, constructions diverses, maison, etc...) et pour moi, consister à bosser à la maison laissant femme et enfants partir de leurs côtés et souvent tout à côté puisque la maison familiale au près de la mer...
Las de cette situation, et puisque divers voyants étaient (ou me semblaient) au vert, voici les premières réelles et premières vacances estivales que nous avons pu prendre en famille.
2016.
Organisation (quasi militaire) :
Lieu : Loin, à 800 kilomètres
Moyen de transport : Fiable, quasi un mois de salaire englouti dans la fiabilité.
Habitation : Confortable, pour Madame qui doit avoir son confort, oublier le camping.
Combien de temps : Ben, vu les finances, pas si longtemps que ça...
Gestion de la maison et du reste : ?
Là, ça se corse... Trouver une personne dans notre entourage assez proche qui a des connaissances en chevaux, qui sait arroser et qui viendra durant une semaine à la maison pour gérer le reste des animaux...
Faut pas s'étonner qu'un agriculteur ne parte pas en vacances.
Alors, j'ai fais un mix de confiance et de "pas de grandes réflexions". Il y a une personne sans emploi qui s'essaye aux "bonsaï". Son état psychiatrique (d'après ses dires) est correct, alors oui, ce sera lui.
Bien sûr, le programmateur (arrosage automatique de la pépinière) ne fonctionne pas correctement et il faut le lancer (l'allumer) pour qu'il fonctionne correctement, bien sûr, j'ai des animaux qui doivent être suivi et le chien qui vient de contracter une maladie auto immune doit prendre ces médocs, et puis et puis...
Donc, notification de toutes ces petites nuances par écrits et une journée passée avec la dite personne.
Puis départ à 04h00, soit 05h00 GMT, direction les VACANCES !
L'esprit tranquille (ou presque).
Les kilomètres défilent, les enfants dorment encore, ma femme résiste encore et c'est en amoureux que nous assistons à notre premier lever de soleil depuis bien des années. J'peux pas lui rouler de galoches, je conduis... Grrr.
Bientôt Toulouse et les Pyrénées en ombres chinoises, puis les paysages de Crau sèche, viennent les taureaux de Camargue, ensuite un petit bout de Méditerranée, en s'enfonçant dans les terres, viendront des paysages tout aussi magnifiques que les enfants admirent ou pas, rapport à cette console qui idole tant...
Seuls les Mées, leurs feront lâcher un "whaooooo" (cliquer sur le lien qui suit : https://www.google.fr/search?q=les+m%C3%A9es+images&espv=2&biw=1600&bih=775&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ved=0ahUKEwi61I6s5sPOAhWLhRoKHTf1DsYQsAQIGw )
Arrivée à Dignes et direction ce nid d'aigle qu'est Courbon, première et dernière visite, il y a 18 ans.
Incapable de retrouver la maison de la Marraine de mon Père, c'est en redescendant de l'église que nous tombons sur mon frangin, descendu lui de son Doubs d'adoption. Une voisine est là pour nous ouvrir.
L'installation peut commencer. Je glisse une question à la voisine, comme ça, par inadvertance, ou presque : "Les montagnes, c'est surement tout aux Domaines ou peut être communal" ?
(hein, vous me voyez venir, vous le lecteur? Vous être sur un blog dédié aux petits arbres...)
Réponse : "Ben, avec la maison il y a les terrains qui sont là (l'herbe est haute) et puis quelques hectares là et puis là"...
J'esquisse un (très) large sourire.
Premier jour, premier coup de téléphone de la maison, problème (?) de programmateur. No stress, j'suis en vacances et puis le panorama me calme :
Mon frère est là pour d'autre raison, mais je ne fais pas un blog sur les Solex et le reste du premier jour sera consacré à leurs remises en route.
Les jours suivant seront mis à contribution pour explorer les montagnes, se faire plaisir et regarder les arbres, ceux qui inspirent tant. Alors, chaussures montantes, lacets tendus, sac à dos garni de la bouteille d'eau et appareil photo et GO ! Deux à trois heures les matins à crapahuter sur les "chemins", à admirer tout ce qui peut l'être le tout accompagné d'un cortège de papillons
ou un petit tour de mountainboard en direction de Dignes par la route où je peux me permettre d’enchaîner les virages (...), la remontée à pieds de Dignes est longue et les 04 n'acceptent pas l'auto stoppeur surtout s'il a un pare pierre et un casque (en plus de la mountain-board...), les 4.5 km de descente avalés en 10 minutes se remonte à pieds en 1h15, sous le soleil et avec les cigales ...
Deux jours avant de partir, et ayant pris soin de rencontrer certains des autres voisins pour leurs faire part de ma passion (et du coup d' agrandir le périmètre de prélèvement), un petit tour dans les parcelles autorisées, quelques petites ficelles bien visibles pour marquer les quelques arbres qui me semblent intéressants.
Prélever ou pas.
Nous sommes en plein mois d'août, la température est élevée et un coup d'oeil sur la météo de la semaine suivante qui s'annonce très chaude. Bref, très très loin des conditions climatiques idéales pour sortir un arbre.
De plus, sortir un arbre dans ces montagnes est difficile puisque les arbres ne poussent que dans de la caillasse. Je sélectionne que du petit, pas de master piece, d'abord à cause d'un éventuel manque de place dans la voiture mais aussi car plus l'arbre est gros plus il y a des chance que les racines soient profondes, ensuite plus un arbre est jeune plus la chance de reprise est grande et enfin toujours eu envie de comprendre comment certaines personnes pouvaient prélever à cette période et avoir des résultats.
Avant dernier point et non des moindres, les buis que j'ai sorti sont en mauvaises postures, donc pas forcément en forme, feuilles attaquées par les mineuses et forcément brûlées par le soleil, bon ça c'est normal, vu le versant.
Dernière chose, cette maison va probablement quitter la famille et il est fort probable que je n'y revienne pas.
Pour le plaisir, j'ai laissé un petit marquant bleu sur un buis que je trouve superbe sur le versant d'après, hors périmètre.
Le prélèvement se fera le matin, assez rapide, pas à chercher puisque les arbres sont marqués, direct dans un gros contenant (bac plastique de rangement acheté au brico du coin), de la caillasse de là bas sur les racines et arrosage léger.
Retour à la maison.
Avant de rentrer, il faut se préparer à rentrer. Le cheminement intellectuel est dur, bien plus que les ballades. Je me sens bien dans ces Alpilles, c'est assez contradictoire car dans les Pyrénées, quand la famille de ma femme avait encore le chalet à Sainte Marie de Campan, je m'y sentais oppressé, les montagnes d'en face sont très proches et le point de fuite est loin. Ici l'espace est visible, la liberté semble palpable et ce n'est pas les para pentes qui font du statique durant des heures au dessus de la maison qui me diront le contraire.
C'est un des rares endroits qui me ferait regretter d'avoir planter mes racines sur la terre de mes ancêtres...
Donc, faut rentrer ?
C'est sur un petit nuage que nous revenons à la maison. La route se fait...
L'anecdote du trajet retour c'est d'être passé dans de grandes villes et de ne pas avoir eu de bouchon SAUF à Bordeaux...
Enfin de retour.
La météo ne c'est pas trompée, la chaleur est là et bien là. Par peur, je ne ferais pas le tour de mes arbres en présence de mon gardien. Mais constate, de loin, quelques feuillages "tristes".
Le lendemain matin, arrosage. Les kusamono ont morflé, certains shohin sont mal en point, feuilles grillées. Mon aubépine sur rocher est cliniquement morte. Un petit tour dans la pépinière hors sol, pas beaucoup de vert et c'est le coeur triste, que je remonte de la pumice pour mettre en pot les buis ramenés.
Cette semaine de liberté méritait elle autant de travail ruiné ? Certes mon gardien a maintenu tout le reste et à la finale seul 3 à 5 arbres sur mes étagères sont moribonds, et j'oublie les 200 à 250 pré bonsaï dans la pépinière hors sol, advienne que pourra.
Constat : Le risque zéro n'existe pas, les vacances ce n'est pas pour bon pour mes arbres ...